dimanche 26 juillet 2009

"Ma Dolto" de Sophie Chérer

♥♥/4















"Il est bientôt l'heure de déjeuner. Un enfant réclame un bonbon à sa mère. (...) L'enfant qui a faim manifeste un besoin: le besoin vital d'être nourri.
L'enfant qui demande un bonbon (...) ne manifeste pas un besoin (...) mais un désir.
(...)
Deux attitudes de la mère sont possibles.
Elle sort le bonbon de sa poche et le donne à l'enfant, pour avoir la paix, pour acheter son amour. (...) Résultat: l'enfant en veut un autre aussitôt. La mère trouve qu'il exagère. (...) La mère a voulu la paix. Elle s'est préparé la guerre.
Autre attitude aussi malsaine, la mère répond:
- Pas question, ce n'est pas l'heure.
Ou:
- Non, je ne veux pas.
- Pourquoi?
- Parce que je te le dis.
Elle n'exprime qu'un refus, un agacement, et en aucun cas la considération du désir de son enfant.

Or une autre attitude est possible. Le dialogue. La compréhension. L'intuition, aimante, que ce que l'enfant réclame, ce n'est pas un centimètre cube de plaisir éphémère, mais la certitude qu'on l'aime et qu'on est décidé à le lui prouver.
- Maman, je voudrais un bonbon.
- C'est vrai? Tout de suite, là, maintenant?
- Oui.
- Je comprends ça. Tu t'es dépensé toute la matinée, tu as envie d'un réconfort. Tu as peut-être faim, aussi. Nous allons bientôt déjeuner. Tiens, d'ailleurs, moi aussi je rêve d'un bonbon! Il serait comment, le tien?
- Fourré au chocolat, avec un enrobage croustillant parfumé à la fraise...
C'est l'occasion de dresser la liste de tous les bonbons connus, de leurs formes (...) et, pourquoi pas? d'en inventer, pour le plaisir d'y rêver et d'en rire.
- Le mien, il serait vert. Un bonbon aux épinards!
Car c'est "un plaisir de bouche, dit Françoise Dolto, de parler, de chanter, de roucouler." Un plaisir qui ne disparaît pas, qu'on ne perd jamais, qui se renouvelle à l'infini. (...)
Tout, plutôt que de refuser à l'enfant le droit de désirer, car le désir d'un enfant, c'est lui, c'est son élan vital. S'en moquer, le détester, l'ignorer, le nier, c'est se moquer de lui, le détester lui, l'ignorer lui, le nier lui.
Tout plutôt que de penser: n'y pensons plus, n'en parlons pas, ne regardons pas la tentation en face, ne prenons aucun risque. "Alors que c'est cela, vivre. C'est mettre des mots sur ce qui nous tente, et en parler."
C'est s'enrichir, oui, et parfois en vocabulaire.
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